Psychologie
Comprendre pourquoi on court toujours
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Toujours à la course? Au-delà de la gestion de nos priorités, serait-il possible qu'on doive revoir notre conception du temps? On fait le tour de la question avec Christine Lemaire, auteure du livre À contretemps - Gérer moins, vivre mieux (Fides, 2011, 304 p., 26.95$).
1. Pourquoi a-t-on si souvent l'impression de manquer de temps?
On perçoit le temps comme si on était une entreprise. On veut toujours en faire plus dans le moins de temps possible. On a beaucoup de désirs, d'objectifs, de rêves et de besoins et on veut les réaliser là, maintenant. On traite tout dans l'urgence et l'immédiat. Donc, dès qu'on attend ou qu'on se détend, on a l'impression de ne pas utiliser notre temps au maximum.
2. Comment avoir plus de temps pour faire les choses qui nous tiennent à coeur?
Le seul temps qu'on valorise est celui où on est productive. Peindre ou aller marcher, c'est bon pour nous, mais on ne valorise pas ce temps-là, car on se croit improductive. Pour bien visualiser comment on utilise notre temps, on l'imagine comme un jardin. On colore notre agenda de différentes couleurs (vert pour les moments pour nous; rouge pour le boulot; bleu pour la famille, etc.). On fait l'exercice sur plusieurs semaines. Cela nous permet de mieux voir notre «jardin» et de comprendre qu'on a besoin de beaucoup de couleurs pour être bien. Et on se rappelle aussi que, dans l'utilisation de notre temps comme dans un vrai jardin, la monoculture, ça épuise!
3. Pourquoi nous sentons-nous coupables de ne pas bien gérer notre temps?
On est très sévères. On part constamment à la chasse au temps perdu, car on veut être toujours plus productive. En même temps, on sent qu'on passe à côté de l'essentiel. Nos petits gestes quotidiens (emprunter une pelle à notre voisin et en profiter pour jaser 10 minutes, par exemple) ne sont jamais valorisés. Pourtant, ce temps plus flou et insaisissable nous ressource, nous met en relation avec les autres et nous détend. Et tout cela, ça ne se compte pas. Ça se vit!
